Athènes, 2025

Le mont Penteli, l’un des trois sommets des massifs situés au nord d’Athènes, porte encore les stigmates de l’incendie dévastateur d’Août 2024. Ce territoire, autrefois vivant, semble aujourd’hui figé dans un état d’abandon, où la nature calcinée tente de renaître parmi les cicatrices du feu. En le traversant, une émotion brute s’impose: celle d’un paysage meurtri, où l’on déplore les ravages du brasier tout en s’étonnant de certaines survivances miraculeuses. Çà et là, des îlots préservés témoignent de la capricieuse sélectivité des flammes, contrastant avec la désolation environnante. Au sommet, des antennes et vestiges d’un passé incertain : des structures de béton abandonnées, des chapelles désertées. L’une d’elles, désacralisée, semble avoir perdu sa vocation spirituelle au profit d’un usage plus prosaïque : un socle d’antennes relais, ancrant la modernité dans cette terre anciennement sacrée. Ici, les frontières entre le minéral et l’organique s’effacent sous les marques du feu , l’asphalte éclaté par la chaleur, les troncs carbonisés sont dressés comme des spectres témoignent de la violence du sinistre. Pourtant, au creux de la montagne, une chapelle secrète demeure enclavée dans la roche, échappant à la fureur destructrice. Refuge et sanctuaire dissimulé ou simple hasard de la topographie, elle résiste, discrète, à l’oubli et aux turpitudes qui frappent le mont Penteli.

Athens, 2025

Mount Penteli, one of the three peaks in the massifs north of Athens, still bears the scars of the devastating fire of August 2024. This once-vibrant territory now appears frozen in a state of abandonment, where the scorched nature attempts to rebirth amid the fire’s scars. As I cross it, a raw emotion takes hold: that of a wounded landscape, where the devastation of the blaze is mourned, while miraculous survivals still surprise. Here and there, preserved islets bear witness to the capricious selectivity of the flames, contrasting with the surrounding desolation. At the summit, antennas and remnants of an uncertain past: abandoned concrete structures, deserted chapels. One of them, desacralized, seems to have lost its spiritual purpose in favor of a more prosaic use: a base for relay antennas, anchoring modernity into this once-sacred land. Here, the boundaries between the mineral and the organic blur under the marks of fire: cracked asphalt, heat-shattered trunks, standing like specters, bearing witness to the violence of the disaster. Yet, deep in the mountain, a secret chapel remains embedded in the rock, escaping the destructive fury. A hidden refuge and sanctuary, or simply the chance result of the mountain’s topography, it quietly resists oblivion and the ravages that strike Mount Penteli